Chimie - Biotechnologies

Même dans un monde neutre sur le plan climatique, nous ne pourrons pas nous passer de chimie

2050 est l'année de vérité pour l'industrie pétrochimique. D'ici là, elle aussi devra être neutre sur le plan climatique.

2050 est l'année de vérité pour l'industrie pétrochimique. D'ici là, elle aussi devra être neutre sur le plan climatique. Plusieurs étapes ont déjà été franchies, mais comment la chimie franchit-elle les derniers obstacles qui sont les plus difficiles ? 

 

La chimie est une activité importante en Flandre. L'industrie pétrochimique symbolise de nombreux emplois, de grands projets d'investissement, mais aussi... une longue tradition fossile. La voie vers les objectifs climatiques européens - la neutralité climatique d'ici 2050 - est donc semée d'embûches. Pourtant, ils ont déjà parcouru un long chemin : "Les émissions de gaz à effet de serre du secteur belge de la chimie et des sciences de la vie ont été divisées par deux entre 1995 et 2015, alors que la production a doublé", nous dit Liesbet Boogaerts, qui, en tant que directrice de BlueChem, incubateur pour la chimie durable, souligne immédiatement que pour faire encore mieux, il faut beaucoup d'innovation et d'investissements. "C'est exactement ce que nous encourageons chez BlueChem. Considérez-nous comme un incubateur : nous soutenons les start-ups et les entreprises en croissance prometteuses à faire passer plus rapidement leurs innovations durables du laboratoire à l'échelle de production industrielle - ce qui demande beaucoup de temps, de connaissances et d'argent." 

 

BlueChem vise ainsi à introduire des innovations climatiques pionnières dans le monde de la pétrochimie : "L'ambition de devenir écologique est là, mais ce sont les actions qui feront la différence. Sous nos ailes, je vois émerger de belles applications. En particulier dans le domaine de la circularité, beaucoup de choses se passent aujourd'hui. Les molécules de CO2 qui sont capturées et, après avoir été scindées en leurs éléments constitutifs chimiques d'origine, réutilisées comme matières premières, ou la mousse de polyuréthane provenant de vieux matelas et de sièges de voiture cassés qui se voient offrir une seconde vie. Ou les eaux usées à partir desquelles les métaux et les solvants sont récupérés pour être réutilisés." 

 

Les géants de la chimie voient également un avenir dans cette approche circulaire : "Une technologie prometteuse que nous avons testée dans l'une de nos usines pilotes aux États-Unis est le recyclage chimique des déchets plastiques, qui nous permet de transformer les produits en fin de vie en composants de base avec lesquels nous pouvons fabriquer un nouveau plastique", explique Jan Michielsen, PDG d'ExxonMobil. "En outre, nous étudions des projets visant à réduire les émissions de CO2, comme le projet Antwerp@C auquel nous participons. Il s'agit d'examiner la faisabilité du captage du CO2 dans le port d'Anvers et de son stockage dans des gisements de gaz vides. À terme, le CO2 pourrait être réutilisé comme matière première pour diverses applications." 

 

L'ambition de devenir écologique est là, mais ce sont bien sûr les actions qui feront la différence. 

- Liesbet Boogaerts, BlueChem 

"Le secteur expérimente beaucoup les technologies circulaires durables", déclare Mme Boogaerts, qui en voit également des exemples dans son paysage anversois, où se trouve le plus grand pôle chimique d'Europe. "Outre Anvers@C, je pense au réseau de vapeur d'Écluse dans le Waaslandhaven qui envoie la vapeur des incinérateurs de déchets pour la réutiliser dans les entreprises chimiques environnantes." 

 

Ces investissements énergétiques sont importants non seulement sur le plan écologique, mais aussi sur le plan économique, explique-t-on chez ExxonMobil : "Si vous voulez faire quelque chose pour le climat et l'environnement, l'efficacité énergétique est nécessaire pour rester à flot en tant qu'entreprise. Quand on sait que dans une raffinerie moderne, comme la nôtre à Anvers, plus de la moitié des coûts d'exploitation sont consacrés à l'énergie, il va sans dire que l'efficacité énergétique est un enjeu ici depuis des années. Par exemple, nous étudions ce que nous pouvons faire avec la chaleur qui, autrement, disparaîtrait dans l'air, comme le chauffage urbain."  

 

"Même dans un monde neutre sur le plan climatique, nous ne pourrons pas nous passer de l'industrie chimique", note M. Boogaerts. "Le secteur fournit à notre société les éléments durables qui lui permettent de se mettre au vert, comme l'isolation des bâtiments, les composants des batteries de voiture et les pièces des éoliennes et des panneaux solaires. Elle s'occupe de réduire les flux de déchets en les réutilisant. Nous allons pouvoir utiliser le secteur de la chimie dans la perspective d’atteindre les objectifs de 2050.

 

Source : Fokus Industrie par l'agence Smart Media

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