Communication - Presse

François Pernot, Portrait du mois du Consulat général de France à Bruxelles

Le Consulat interview François Pernot, Président de la CCI FRANCE BELGIQUE, dans le cadre du Portrait du mois d'août 2019.

Voir l'article sur le site du Consulat

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je suis Français, originaire de la région Mâconnaise. Après mes études à HEC, j’ai notamment travaillé à Madagascar dans la grande distribution puis dans la confection. Je suis arrivé en Belgique à la faveur de mon entrée dans le groupe Média-Participations, groupe de presse, d’édition, de production audiovisuelle et de logiciels de loisirs. Je m’occupais du marketing, puis je suis progressivement devenu le patron du « Pôle Image », qui regroupe la bande dessinée, la production de dessins animés, la production de jeux vidéo et la gestion des licences et de nos personnages. Média-Participations est un groupe franco-belge avec des filiales en Allemagne, en Suisse, aux Etats Unis et en Chine. Nous travaillons également beaucoup avec le Japon. Mais depuis plus d’un an et demi, je n’exerce plus que des fonctions institutionnelles dans ce groupe.

Aujourd’hui par ailleurs, j’accompagne une start-up dans le domaine créatif et culturel en Belgique, le « R/O Institute » : j’ai pris conscience que beaucoup d’auteurs ne savaient pas comment utiliser les nouveaux médias, et cette start-up a pour objet de leur donner des outils pour créer dans ce nouveau contexte technologique et mondialisé.

 

Pourquoi avoir choisi le monde de la BD ?

Le hasard et la nécessité.

Je suis passionné de littérature et un grand lecteur en général. C’est ainsi que je m’occupais moi-même de la partie librairie dans les magasins de grande distribution que je dirigeais à Madagascar, et cela m’a permis de redécouvrir le monde des bandes dessinées. C’est comme ça, par exemple, que j’ai été passionné par la série « XIII » de Vance et Van Hamme. Alors quand j’ai eu l’opportunité, grâce à un ami d’HEC, d’entrer chez Dargaud, je n’ai pas hésité.

L’édition est un univers de créativité passionnant et gratifiant, même s’il est impitoyable car il y a beaucoup de créations et très peu d’élus. Le monde des industries culturelles a par ailleurs été impacté par la digitalisation : depuis une dizaine d’années, les consommateurs sont davantage dans l’instantanéité, ce qui implique que le contenu doit être adapté et conçu pour les nouveaux supports de communication. C’est un challenge immense sur un marché devenu mondial.

 

Vous êtes à la tête de la Chambre de Commerce et d’Industrie FRANCE BELGIQUE (CCI FB) depuis maintenant trois mois, quelles sont vos premières impressions ?

Renaud Bentégeat, mon prédécesseur, m’avait expliqué à quoi j’allais être confronté. Je trouve le travail et les enjeux très intéressants et même excitants. Cela correspond à l’envie que l’on peut avoir quand on a mon expérience de permettre à des entrepreneurs français et belges de coopérer de manière intelligente et productive.

Par ailleurs j’ai la chance de pouvoir compter sur une directrice générale expérimentée, entourée d’une équipe d’une quinzaine de personnes qui sont pour la plupart très jeunes : c’est extrêmement motivant.

A très court terme, nous avons deux objectifs qui constituent deux énormes challenges : d’une part le déménagement de nos locaux ; et d’autre part un défi plus structurel qui correspond à la reprise du service aux entreprises qu’assurait autrefois le service public « Business France ». Il y a donc « du pain sur la planche » !

 

Pour ceux qui ne connaissent pas la Chambre de Commerce et d’Industrie FRANCE BELGIQUE, pouvez-vous nous expliquer à quoi elle sert ? Et qui est son public ?

 Notre première mission est de rassembler des entrepreneurs Français et Belges et de leur proposer des rencontres et des partages dans des cadres stimulants. Nous organisons environ 20 événements par an, ce qui correspond à plus ou moins deux événements par mois. Nous proposons notamment des dîners conférences autour d’un grand patron ou d’une personnalité politique  qui fait un exposé sur son secteur et/ou son entreprise. Les autres événements sont des séminaires ou conférences autour de thèmes divers : fiscaux, sociaux, RH, des visites dans des entreprises. Ces événements inspirants qui sont l’occasion d’échanger constituent notre activité de « networking » c’est-à-dire de réseautage. Je salue d’ailleurs le travail de mon prédécesseur sur le développement de ce réseau.

La seconde mission, c’est l’accueil physique des entrepreneurs belges ou français que nous accompagnons en mettant à leur disposition un Centre d’Affaires : la location de bureaux avec tous les services de business center, salles de réunions gratuites, accueil et support de la CCI FB,  domiciliation administrative.

Notre troisième mission, est un service commercial, d’aide aux entreprises qui s’implantent ou souhaitent renforcer leur présence en Belgique : prospection, missions commerciales, études de marché, le support juridique tel que la création de sociétés, etc… et assistance en matière fiscale et légale. Cela leur permet de disposer des éléments essentiels d’aide à la décision pour leur implantation éventuelle en Belgique.

Cette mission vient de connaître une sérieuse amplification, depuis que le service « export » de  Business France Belgique nous a été transféré. C’est ainsi que depuis le mois de janvier, nous sommes donc à disposition systématique de toute entreprise française voulant venir en Belgique et nous sommes  devenus «guichet unique » pour leur demande. Dans ce cadre, nous avons mis en place un réseau avec toutes les chambres de commerces locales françaises, les régions françaises et les bureaux de Business France situés sur le territoire français : notre mission et ambition est d’aider les entreprises de leur territoire  à appréhender le marché belge et leur  permettre d’y accéder dans les meilleures conditions.

Il faut d’ailleurs savoir qu’il existe une structure internationale des chambres de commerce françaises : CCI France International, dont Renaud Bentégeat est devenu président. Pour une entreprise, adhérer à une Chambre de Commerce et d’Industrie française à l’International  (CCI FI : 124 à ce jour dans 93 pays) permet d’accéder facilement à toutes les autres Chambres françaises dans le monde, car ce réseau international  des CCI FI se connait bien et s’entraide.  

 

Quels sont les conseils que vous pourriez donner à des entrepreneurs français qui souhaiteraient créer leurs entreprises en Belgique ?

Le premier est de ne pas oublier qu’ils sont bien à l’étranger. Un entrepreneur français qui arrive ici aura tendance à penser qu’il est toujours en France. Or la Belgique a une histoire et une culture qui sont les siennes, et donc une manière d’aborder le monde différente. Par exemple, un entrepreneur belge sait qu’il n’a pas la capacité de beaucoup se développer s’il se contente du marché belge et ne s’exporte pas : regarder plus loin que les frontières de son pays est donc un réflexe. C’est beaucoup moins fréquent chez les entrepreneurs français.

Mon deuxième conseil est d’y venir avec détermination : la Belgique constitue une vraie opportunité car c’est un pays très ouvert avec une forte capacité de collaboration dans la mesure où on la respecte. C’est donc un excellent laboratoire pour apprendre à exporter et travailler à l’étranger, car beaucoup plus abordable que d’autres pays pour une entreprise française. En Belgique, on peut imaginer s’implanter sur le marché sans déployer des moyens énormes, exigés par des pays plus lointains ou plus importants. C’est une terre d’accueil suffisamment grande pour constituer un véritable test pour des produits ou des services, mais suffisamment restreinte pour ne pas engager l’entreprise de manière dangereuse, et  ce même si c’est un pays avec de fortes singularités, notamment du fait de son bilinguisme qui le rend complexe.

Le troisième conseil est de nous faire confiance. (Rires).

 

La CCI organise des rencontres d’affaires, les « French Tech Days » le 24 et 25 septembre, avez-vous attiré beaucoup de start up ?

Oui, c’est un vrai succès, car nous avons déjà sélectionné 20 start-ups qui souhaitent être accompagnées, ce qui, de notre point de vue, est un maximum pour faire un travail qualitatif. Le but est en effet que ces sociétés puissent rencontrer de futurs clients ou  investisseurs dans les meilleures conditions et qu’elles valident leur potentiel de développement en Belgique et aux Pays-Bas. Cet objectif implique donc une exigence qualitative pour que le contexte puisse être intéressant et pertinent pour elles comme pour leurs interlocuteurs. Il y va de la crédibilité de la démarche. Et de la nôtre.

 

Quels sont vos objectifs pour la Chambre ?

Tout d’abord et immédiatement, réussir notre déménagement, car c’est une problématique aussi bien économique que d’image pour nous, et elle doit s’inscrire dans le long terme.

Le deuxième objectif est de faire en sorte que les responsabilités récupérées avec la reprise de « Business France » soient, d’une part, bien assumées et, d’autre part, rentables.

Enfin, que la Chambre conserve cette image de convivialité intelligente qu’a su si bien développer mon prédécesseur, avec des entreprises adhérentes qui soient toujours plus nombreuses et toujours plus satisfaites.

 

Et pour finir cet entretien, quel est votre petit coin de paradis en Belgique ?

Il est délicat d’en donner un seul car la Belgique regorge de coins de paradis.

En bon Français, mes endroits privilégiés ce sont deux boulangeries à Uccle, mon quartier : la première c’est Callier, par ailleurs formidable pâtissier, et la deuxième la maison Barat, également excellent fromager. Ce sont deux adresses très appréciées, en témoigne la file d’attente le samedi et le dimanche matin.

Et Bruxelles a de très bons restaurants, notamment italiens, ( I Trulli ou Osteria Romana) mais pas que (Le Toucan …), et de beaux endroits, comme la librairie Filigranes.  

Et j’apprécie beaucoup la ville de Gand.

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